top of page

Les attachements dysfonctionnels

Dernière mise à jour : 4 avr.




Nous sommes un produit, un conditionnement de ce qu'on nous a appris et montré dans l'enfance. Les 1ères années de notre vie posent les fondations de qui nous serons, au sens de notre rapport à nous-même, aux autres et au monde.

L'amour, l'affection démontrée, la sécurité, et la liberté d'être Soi sont le béton de ces fondations.

Nous construisons notre estime de nous-même, notre confiance en nous et en la vie, notre confiance aux autres et en l'amour aussi, dans le regard de nos parents ou des personnes qui nous élèvent.

Un enfant a besoin de se sentir aimé, écouté, libre de s'exprimer, et protégé. Tout manquement à ces différents aspects de la vie infantile va se répercuter durant toute la vie future, dans les différents domaines d'expression (sentimental, amical, professionnel...).

Un enfant qui a bénéficié de toutes ces qualités de vie deviendra un adulte épanoui, ayant confiance dans les autres et dans la vie, confiance en lui-même et ses capacités, n'aura pas peur d'exprimer qui il est et ce qu'il ressent. Il pourra se lier aux autres de manière sécure, sans attentes démesurées, sans peurs viscérales non plus, ses émotions seront justes et équilibrées, dans le respect de lui-même et de l'autre. Il saura faire des projets, à long terme, et les mènera à leur terme; l'autre sera vu comme un partenaire de partages, pour avancer main dans la main dans un bonheur et une harmonie, non comme une option de plaisir passager ou la source unique et vitale d'épanouissement.

Que se passe-t-il quand les besoins de l'enfant ne sont pas respectés? Cette sécurité dans les relations n'est plus possible et amène à des attachements que l'on qualifie de dysfonctionnels. Il y aura déséquilibre entre le besoin de proximité et le besoin d’autonomie. D'un côté, ce sera le refus de relation trop forte, trop profonde en sentiments, la méfiance continuelle, la peur de l'engagement et de la perte d'autonomie et de liberté. De l'autre côté, ce sera le don de soi jusqu'au sacrifice afin d'avoir l'attention, la reconnaissance et l'amour de l'autre, qui devient alors la seule source de plaisir et de bonheur. D'un côté on ne compte que sur soi, on rejette la relation et on se contente d'une vie stable mais solitaire malgré les manques. De l'autre côté, on mise tout sur l'autre pour combler ses manques, quitte à s'oublier.

D'un côté on a le profil d'attachement dit Fuyant, distant, évitant de l'autre côté on a le profil dit Anxieux, dépendant, émotionnel.


Ces 2 profils ont la particularité d'avoir à l'origine des maux semblables: un manque de sécurité de la part des adultes et la nécessité de grandir vite pour assumer certaines responsabilités, l'impossibilité d'être soi-même, d'être aimé pour qui on est, de s'exprimer librement, y compris au niveau émotionnel, une sensibilité bafouée, et donc la nécessité de s'adapter, le sentiment aussi de ne pas mériter d'être aimé tel que l'on est, qu'on n'est pas assez, ou qu'on n'était pas désiré... Il a pu y avoir des formes d'abandon ou de rejet, très tôt dans l'enfance, mais qui se sont faits écho ensuite à divers moments de la vie, et une certaine forme de dureté, d'autorité, voire même de violence dans l'environnement familial. Il y a évidemment différents degrés de traumas, et les parents sont bien souvent inconscients de l'impact de leur éducation. Ils reproduisent ce qu'ils ont eux-même vécu, et se débattent avec leurs propres démons intérieurs.


Le déclic de la prise de conscience est primordial. Le but n'est pas d'imputer la faute aux parents.... Pourquoi est-ce que je rencontre toujours les mêmes personnes incapables de me donner ce à quoi j'aspire? Pourquoi je n'arrive pas à construire une relation épanouissante où je serai accepté tel que je suis? Comprendre les schémas répétitifs...pour mettre fin à cette boucle de douleur! Voilà le but de la prise de conscience, de la connaissance de son attachement dysfonctionnel, et du début d'un travail sur soi, sur ses blocages, sur ses peurs, sur ses manques.

Nous ne sommes pas coupables d'avoir eu des manques ou des choses difficiles dans notre enfance. Mais nous sommes responsables de ce que nous en faisons. Quand ces dysfonctionnements provoquent souffrance et mal-être, en nous, mais aussi chez l'autre, c'est notre responsabilité d'y remédier.


Nous ne sommes pas nos ombres et nos blessures, nous ne sommes pas ces carapaces que nous nous sommes construites au fil de la vie pour nous protéger et survivre, nous ne sommes pas ces personnages que nous jouons pour éviter de montrer notre véritable Nous.

Nous allons vers une ère de plus d'authenticité, de sincérité, d'honnêteté où les masques vont tomber.

Une vie heureuse n'est pas une pièce de théâtre ou un spectacle de marionnettes. C'est une prise de risques, à être Soi, imparfait, vulnérable parfois, sensible, transparent. Et c'est dans cet échange d'authenticité que naissent les plus belles relations, et créations.




Comments


bottom of page